Selon une récente publication du journal Le Figaro, le gouvernement français se félicite d’un taux de chômage au plus bas depuis une dizaine d’années, estimé à 7,1% au premier trimestre 2023. Cependant, cette publication soulève des questions sur l’exactitude de ce chiffre, car il pourrait être plus proche de 12% si l’on tenait compte des personnes en recherche d’emploi qui n’entrent pas dans les statistiques officielles. Selon Le Figaro, ce « halo » autour du chômage concerne environ 1,9 million d’individus, soit 4,4% des 15-64 ans, au premier trimestre 2023.
Pourquoi ces personnes ne sont-elles pas comptabilisées ?
Pour être considéré comme chômeur au sens du Bureau International du Travail (ou BIT), une personne doit répondre à plusieurs critères précis : être sans emploi durant une semaine, disponible pour travailler dans les deux semaines et avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines. Or, certaines personnes, « contraintes par leur vie de tous les jours », ne peuvent pas se plier à ces critères. Il peut s’agir de personnes malades, de mères avec des enfants en bas âge sans mode de garde, d’individus prenant soin de personnes dépendantes, ou encore de personnes en formation. D’autres peuvent invoquer des motifs plus temporaires comme un déménagement ou des vacances.
Le « halo » du chômage
Erwann Tison, directeur des études de l’Institut Sapiens, précise que le « halo » du chômage est un concept plutôt flou et dont le périmètre ne fait pas consensus chez tous les économistes. Selon Yves Jauneau, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l’Insee, le « halo » regroupe les personnes qui souhaitent travailler mais ne répondent pas aux critères du chômage au sens du BIT.
Les réactions face à ces chiffres
Olivier Dussopt, le ministre du Travail, s’est rapidement félicité de ces « bons résultats » et a souligné que les efforts du gouvernement pour atteindre l’Objectif Plein Emploi se traduisaient dans ces chiffres. Cependant, Sophie Binet, Secrétaire Générale de la CGT, a relativisé ces chiffres sur France Inter, soulignant que la baisse du chômage était observée dans tous les pays du monde et que la France restait au-dessus de la moyenne européenne. Elle s’est également insurgée contre les réformes de l’assurance-chômage et des minimas sociaux souhaitées par l’exécutif pour accélérer le retour à l’emploi des personnes sans travail.
L’optimisme du gouvernement contrasté par les prévisions des institutions
Emmanuel Macron a régulièrement mis en avant la baisse spectaculaire du taux de chômage ces cinq dernières années, passant de 9,5% à 7,2%, comme l’une des réussites phares de son quinquennat. Cependant, les différentes institutions prévoient une stagnation, voire une remontée du taux de chômage dans les prochains mois en raison de la crise énergétique, de l’inflation et d’une croissance moins forte que les années précédentes. L’Insee, l’OFCE et la Banque de France tablent respectivement sur un taux de chômage de 7,2%, 7,9% et 8,2% à la fin de l’année prochaine.
Pour conclure cet article, on peut dire qu’en dépit des chiffres officiels du gouvernement français qui indiquent un taux de chômage au plus bas depuis des décennies, il est important de prendre en compte le « halo » du chômage qui concerne près de 2 millions de personnes. Ces individus, bien que souhaitant travailler, ne sont pas comptabilisés dans les statistiques officielles en raison de contraintes diverses. Cela soulève des questions sur la précision des chiffres officiels et sur la réalité du marché du travail en France. De plus, bien que le gouvernement soit optimiste quant à l’atteinte de l’Objectif Plein Emploi, les prévisions des institutions indiquent une possible stagnation ou augmentation du taux de chômage dans les mois à venir. Il est donc nécessaire de considérer ces différents éléments pour avoir une vision complète et réaliste de la situation du chômage en France.
Pas de surprise