En France, les radars automatiques sont devenus une partie intégrante de la vie quotidienne des conducteurs depuis leur installation en 2003. Ces appareils, dont la technologie ne cesse d’évoluer, ont pour objectif officiel d’améliorer la sécurité routière en incitant les conducteurs à respecter les limitations de vitesse. Cependant, derrière ce noble objectif, se cache un système qui génère d’énormes revenus non seulement pour l’État, mais aussi pour les entreprises privées qui ont obtenu des marchés publics pour la mise en place et la gestion de ces dispositifs.
En effet, selon une enquête menée par les journalistes du collectif Extra Muros et du site d’information Reflets.info, le fonctionnement des radars automatiques implique de nombreuses sociétés privées qui fournissent, installent, entretiennent et réparent les radars, gèrent le système informatique du Centre National de Traitement (CNT) de Rennes et conduisent les voitures radars. Il s’agit donc presque d’une privatisation déguisée, l’État n’intervenant que pour valider les infractions, organiser le système et gérer son évolution.
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Un business lucratif
Entre 2014 et 2018, les radars ont rapporté 4,3 milliards d’euros à l’État, qui a distribué 1,2 milliard d’euros aux entreprises pour faire fonctionner le système. En 2019 et 2020, les dépenses liées aux radars automatiques ont atteint des records, évaluées à 340 millions d’euros par an. Ces dépenses sont ponctionnées sur les recettes générées par les amendes, le reliquat allant financer l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France), les collectivités locales ou le désendettement de l’État.
Des millions d’euros d’argent public partis en fumée
Malheureusement, l’État n’a pas toujours été très regardant sur le montant des prestations. En 2014, l’Inspection générale de l’administration (IGA) a révélé dans un rapport de nombreux dysfonctionnements dans les marchés publics passés avec la société ATOS pour différentes prestations au CNT depuis 2003. Les tarifs étaient largement surévalués, des marges étaient prises sur des activités sous-traitées, etc. Ce ne fût pas un cas isolé et pendant de nombreuses années, des millions d’euros d’argent public ont été gaspillés et se sont retrouvés dans les caisses des entreprises attributaires pour des marchés dont les montants étaient surévalués…
Des dysfonctionnements dans l’attribution des marchés publics
Depuis le début des radars automatiques, il y a eu des dysfonctionnements dans l’attribution des marchés publics. Par exemple, dans le dernier marché public signé concernant la conduite des voitures radars, bien que le marché ait été divisé en plusieurs lots pour en faire diminuer les coûts, l’entreprise qui gérait déjà les radars privatisés en Normandie a obtenu un lot en proposant un tarif presque 20% plus élevé que ses concurrents…
Des zones d’ombre et des plaintes déposées
Il existe de nombreuses zones d’ombre autour de l’attribution de certains marchés publics concernant les radars automatiques. Plusieurs marchés ont été passés sans mise en concurrence ou étaient tellement précis que seule l’entreprise qui devait les obtenir pouvait y répondre. De plus, des hommes politiques, tels que Thierry Breton ou Francis Mer par exemple, ont participé à l’attribution de ces marchés publics avant de se retrouver à la tête des entreprises bénéficiaires de ces contrats. Suite à ces révélations, l’association Anticor a déposé une plainte avec constitution de partie civile contre X pour délit de favoritisme et prise illégale d’intérêts dans le cadre de l’attribution de marchés publics du contrôle automatisé des infractions routières (Source Radars-Auto.com).
Une atteinte aux libertés notables
Au-delà du gaspillage d’argent public, le système de radars automatiques pose également des questions sur les libertés individuelles. En effet, l’automatisation croissante de la surveillance et du contrôle des conducteurs peut être perçue comme une intrusion dans la vie privée des citoyens. De plus, la délégation à des entreprises privées de la gestion des infractions routières peut également poser des problèmes d’ordre éthique et légal. En effet, ces entreprises ont un intérêt financier à ce que le système génère le plus de revenus possible, ce qui peut conduire à des abus.
En conclusion, le système des radars automatiques en France pose de nombreuses questions d’ordre éthique, légal et financier. Il est essentiel et crucial que les citoyens français soient informés de ces enjeux et que des mesures soient prises pour remédier aux dysfonctionnements et aux abus qui ont été révélés. Il faut également réfléchir au plus tôt à la pertinence de ce système et à son impact sur les libertés individuelles car baisser la vitesse sur les routes et autoroutes n’est absolument pas le seul remède aux morts décomptés chaque année…